Bonjour Christophe, pourriez-vous nous parler de vous et de votre entreprise Adopte Un Bureau ?
J’ai lancé adopte un bureau en 2015 après 8 années passées dans le conseil en stratégie et les études de marché. Je cherchais à créer ou rejoindre une entreprise porteuse de sens et le déclic est venu lors mon dernier employeur a renouvelé son mobilier de bureau. Tout est parti à la benne ! En creusant je me suis rendu compte qu’il y avait une situation aberrante où d’un côté les grandes entreprises notamment payaient des prestataires pour mettre à la benne du mobilier de qualité alors que de le réflexe de nombreuses startups était d’aller acheter du mobilier neuf jetable chez IKEA et consort. L’idée d’adopte un bureau était née : racheter aux premiers pour revendre aux seconds.
Aujourd'hui, adopte un bureau réalise des aménagements bas carbone pour les entreprises (-80% d'empreinte carbone) grâce à du mobilier reconditionné dans nos ateliers à Antony (Ile de France) et Albi (Occitanie). Nous avons également une boutique en ligne pour les particuliers et les indépendants.
Comment expliqueriez-vous concrètement le reconditionnement du mobilier de bureau et ses avantages à quelqu'un qui n'en a jamais entendu parler ?
Reconditionner le mobilier de bureau consiste à l'inspecter, vérifier qu'il fonctionne correctement, changer les pièces détachées qui le nécessitent, le nettoyer et parfois le repeindre pour lui redonner les fonctionnalités et l'apparence du neuf. Notre objectif est qu'à un mètre de distance, on ne voit pas la différence avec du neuf.
Concrètement, quel est l'impact d'une entreprise qui fait le choix d'acheter du mobilier de bureau reconditionné ? Y a t'il des chiffres sur le sujet ?
Une entreprise qui achète du reconditionné réduit son empreinte environnementale de 80% tout en réduisant ses coûts de 30% à 50% par rapport à l'achat de neuf
Comment avez-vous observé l'adoption du mobilier de bureau de seconde main dans les entreprises ces dernières années ?
Il y a une évolution très positive autour du mobilier de bureau reconditionné, lié à la fois à une prise de conscience collective de changer nos modes de consommation ainsi qu'à un cadre réglementaire qui favorise le reconditionné. La loi AGEC impose aux organismes publics d'acheter au moins 20% de mobilier de bureau reconditionné
Pourriez-vous détailler la tendance ou le véritable défi du reconditionnement du mobilier de bureau et comment y faire face ?
Le reconditionnement de mobilier de bureau se développe rapidement. L'enjeu est à la fois d'industrialiser nos modèles pour faire face à la demande croissante ainsi que de transformer certains mobiliers de bureaux qui deviennent obsolètes, comme les bureaux par exemple qui sont de plus en plus petits pour optimiser les m², il faut donc pouvoir redimensionner les grands bureaux et les bureaux avec retour, autrement ils ne connaitrons pas de 2ème vie.
Avez-vous des arguments pour persuader les Offices Manager d'encourager leur direction à lancer une initiative de reconditionnement du mobilier de bureau ?
Beaucoup de nos clients sont fiers d'annoncer à leurs partenaires ou leurs candidats qui visitent leurs locaux qu'ils ont réalisé un aménagement en économie circulaire qui a réduire leur empreinte environnementale de 80%. C'est devenu un levier de communication très positif.
Pour éviter le green washing, pourriez-vous donner des conseils aux personnes sur la sélection de fournisseurs ?
Demander si les entreprises qui reconditionnent sont labellisés par certains fabricants. C'est le cas d'adopte un bureau qui labellisé à la fois par Herman Miller et USM Haller, 2 fabricants majeurs et reconnus du mobilier de bureau
Selon vous, le marché du reconditionné va-t-il toucher d'autres secteurs d'achats pour les entreprises dans les années à venir ?
Tout à fait, notamment avec la loi AGEC qui impose aux organismes publics un minimum d'achats en reconditionné dans plus d'une dizaine de catégories de produits.
Avez-vous un message pour nos chères lectrices et chers lecteurs ?
Les solutions pour une économie plus durable existent déjà. Il s'agit juste de changer nos habitudes.